Le fonctionnaire abattu, et ses collègues grièvement blessés, étaient en mission de « sécurisation ». C’est ainsi que l’on appelle les gardes statiques le long des artères fréquentées et dans les lieux à risques.Cet attentat doit nous inciter collectivement – pouvoirs publics, acteurs de la sécurité intérieure, citoyens – à nous mobiliser pour « sanctuariser » les forces de sécurité intérieure. Sanctuariser, c’est-à-dire ? Sanctuariser au plan des moyens, bien sûr, notamment dans les lois de finances. Mais aussi sanctuariser dans les esprits : à l’égard des forces de sécurité intérieure, la critique est facile. On a vite fait d’oublier ce qu’est leur mission. Elles sont désormais des cibles permanentes pour les terroristes, car elles représentent l’État et la République.
Le 1er mars dernier, a été promulguée la nouvelle loi relative à la sécurité publique. Elle constitue une avancée importante, non seulement dans son contenu, mais aussi dans son approche : en effet, les forces de l’ordre y sont envisagées comme un tout – et avec elles, par ricochet, la sécurité des Français et l’autorité de la République.
Cette loi poursuit un objectif important : « unifier les règles applicables à l’ensemble des agents des forces de sécurité » de manière à doter ces dernières, « y compris les agents des douanes », d’un « cadre complet, précis, stabilisé et maîtrisé », notamment concernant les conditions de la légitime défense.
L’attentat du 20 avril montre combien cette loi est décisive. Mais les lois ne suffisent pas à façonner les mentalités. Il faut aussi que l’attitude à l’égard des forces de sécurité intérieure change, vers plus de respect – un respect concret qui se décline en moyens, notamment pour leur propre protection. Leur état d’épuisement illustre l’urgence d’un plan de recrutement ambitieux.
Ne nous y trompons pas : notre sécurité ne sera effective que si elle repose sur l’autorité de la République, une et indivisible, dont les forces de sécurité sont l’instrument et l’image. C’est pourquoi nous devons tous être mobilisés aux côtés de ceux qui nous protègent et qui protègent nos libertés fondamentales.
Pascal Beaubat, président de la mutuelle et du groupe Intériale