Partager

3 min
3 min

Fonction publique : l’opération séduction d’Emmanuel Macron

En déplacement en Haute-Vienne mardi 25 janvier, le chef de l’État a pris la défense des services publics et affirmé son souhait de renforcer leur présence sur le territoire. L’occasion pour Emmanuel Macron de pointer encore une fois, indirectement, la proposition de Valérie Pécresse de supprimer 200 000 postes dans la fonction publique.

Le président de la République, Emmanuel Macron, à Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), mardi 25 janvier.

Opération séduction. En déplacement en Haute-Vienne, mardi 25 janvier, à 74 jours du premier tour de l’élection présidentielle, le chef de l’État, Emmanuel Macron, s’est posé en défenseur du service public. Une ode aux services publics et à ses agents après deux ans de crise sanitaire et aussi l’occasion, pour le candidat non encore déclaré à sa réélection, de tacler, entre les lignes, la proposition de sa concurrente de droite, Valérie Pécresse, de supprimer 200 000 postes dans la fonction publique. 

Comme il l’a fait à plusieurs reprises depuis le début de l’épidémie, le président de la République a surtout profité de son déplacement pour “remercier l’ensemble” des agents publics pour leur mobilisation durant la crise. “Nul n’a ménagé sa peine, tout le monde a été mis à contribution avec un sens du devoir, un dévouement et une mobilisation exceptionnels, merci de cela, l’État a tenu et l’État, c’est vous”, a-t-il dit à l’adresse des agents publics lors d’un échange organisé à Saint-Léonard-de-Noblat. 

Dressant “quelques perspectives” pour la fonction publique et l’aménagement du territoire, Emmanuel Macron a ensuite souligné l’importance de “redéployer” et “remettre” des services publics et de “la présence humaine partout sur notre territoire”. C’est “la clé”, a-t-il martelé, en mettant en avant les divers outils déployés par l’exécutif ces dernières années (Agenda rural, “Petites villes de demain”, “Action Cœur de ville”, France services). 

Critique de la RGPP

“Certains concitoyens ont le sentiment de vivre moins bien, le monde s’éloigne d’eux, ils ont un ressenti de recentralisation et de dépossession”, a poursuivi le chef de l’État. Et de pointer un “phénomène de métropolisation” à l’œuvre depuis deux décennies et renforcé par les “grandes régions” (mises en place sous François Hollande), ou encore la Révision générale des politiques publiques (RGPP) menée sous Nicolas Sarkozy, “qui a fait beaucoup fondre des fonctions publiques plutôt locales que nationales et régionales”. 

Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron critique l’héritage de la droite et, indirectement, sa candidate déclarée pour 2022, Valérie Pécresse. Le “cœur des économies” ne sera pas “dans la réduction du nombre de fonctionnaires”, mais dans la modernisation de l’État, avait ainsi déclaré le président de la République en décembre dernier en réaction à la proposition de la présidente de la région Île-de-France de supprimer 200 000 postes d’agents publics si elle accède à l’Élysée.  

“On parle de femmes et d’hommes, expliquer que le destin de l’État, c’est de les sabrer comme si c’était des petits bâtonnets, je trouve ça toujours étrange, ce sont des femmes et des hommes qui se sont engagés pour servir le public”, avait lancé Emmanuel Macron. Et ce alors que lui-même avait promis, en 2017, 50 000 suppressions de postes dans la fonction publique d’État durant son quinquennat. Un objectif finalement abandonné à la suite de la crise des “gilets jaunes” et de la crise sanitaire qui a suivi. 

Poursuite du mouvement de déconcentration 

Moderniser l’État en favorisant son implantation locale plutôt que supprimer des postes serait donc devenu le nouveau credo d’Emmanuel Macron. “Ce qu’il nous faut penser, c’est comment nous réinvestissons nos territoires et réaménageons l’action et la présence de l’État, partout et de manière beaucoup plus intelligente”, a-t-il ainsi plaidé ce 25 janvier. Évoquant une “révolution culturelle”, le chef de l’État a de nouveau affirmé son souhait de renforcer la présence des services publics sur le territoire pour “redonner de l’espoir à nos territoires” et “de la qualité de vie à nos agents”. 

“Nous avons déjà engagé un mouvement d’investissement dans nos territoires en mettant beaucoup plus de fonctionnaires sur le territoire”, a-t-il poursuivi. Référence, notamment, aux différentes mesures de déconcentration ou encore à la “démétropolisation” de certains services publics (les finances publiques et l’intérieur notamment). Et de promettre : “Nous allons continuer ce mouvement” d’investissement des services publics dans les territoires. 

Partager cet article

Club des acteurs publics

Votre navigateur est désuet!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×