
Un outil toujours d’actualité…
Mais la ministre de la Santé est bien décidée à offrir une seconde vie au projet. Le contexte s’y prête. Les dépenses d'assurance maladie dépasseront de 0,3 % à 0,6 % l'objectif fixé par le Parlement cette année, ce qui nécessitera des mesures pour faire face à un dérapage de 700 millions d’euros. Le DMP en fait partie. Le système vise en effet à favoriser la coordination, la qualité et la continuité des soins. Et à éviter les actes médicaux redondants. Mieux informés, les patients devraient aussi être plus responsables de leur santé. Du moins sur le papier. En rendant disponibles, de façon commode et en temps réel, partout sur le territoire, toutes les informations médicales concernant les malades, le DMP doit permettre aux professionnels et aux établissements de soins de prendre les décisions médicales les mieux adaptées aux pathologies. Et ainsi éviter les traitements inadaptés et donc coûteux.
…mais qui change de nature
Pourtant, si la maîtrise des dépenses de santé reste l’objectif primordial, cela n’empêche pas de donner un autre sens au dossier médical. “La nature du DMP va être clarifiée”, a annoncé Roselyne Bachelot le 18 juin, faisant suite au rapport de la mission Gagneux. Le DMP devra être un instrument de partage d’informations entre médecins et patients, avec l’accord explicite de ces derniers.
Le Conseil de l’Ordre des médecins a imaginé des garde-fous, sous l’œil avisé de la Cnil (Commission nationale informatique et libertés). Un numéro d’identifiant différent du numéro de Sécurité sociale sera attribué aux patients. “Nous allons ainsi établir un site de stockage des données et garantir l’intéropérabilité des systèmes d’information”, détaille la ministre de la Santé. Une agence des systèmes d’information partagés sera mise en place, tandis que l’État sera le garant de la sécurité des données. Autre changement annoncé : chaque DMP sera ouvert sur la base du volontariat, conformément aux recommandations du comité consultatif national d’éthique, sans pénaliser financièrement les assurés décidant de ne pas ouvrir le leur. Chacun pourra ensuite accéder aux données le concernant. Des sites pilotes en région devraient expérimenter ce dossier médical nouvelle version, avant sa probable généralisation en 2012. Sauf accident.
Xavier Sidaner