LE CLUB DES ACTEURS DE LA PERFORMANCE PUBLIQUE

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Capgemini apporte son soutien aux administrations publiques dans le but d'améliorer les services proposés aux citoyens, aux entreprises et à d'autres entités tout en leur permettant d'introduire des réformes budgétaires significatives. 

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Open Data : Le temps de changer d’ère

La France a pris le tournant de l’open data depuis une dizaine d’années et la création de data.gouv.fr en 2011. Elle a pris une longueur d’avance sur le sujet, l’étude Open Data Maturity conduite par le European Data Portal la positionnait ainsi dans le trio de tête à l’échelon européen.

Cependant, cette dynamique semble marquer le pas aujourd’hui. Notamment parce qu’elle s’est focalisée sur un horizon trop étroit : la bascule de jeux de données existants vers un modèle ouvert. Le cœur du sujet aujourd’hui est d’accélérer les dynamiques de collectes des données et de créer des opportunités de partage. Le principe d’« ouverture par défaut », mis en œuvre par la loi pour une République numérique de 2016, est encore loin d’être appliqué. Mais plus encore, la formidable surface de contact et d’interaction entre administrations publiques et opérateurs n’est pas utilisée pour ce qu’elle est : l’un des éléments les plus essentiels du patrimoine de l’Etat comme acteur de confiance auprès des citoyens.

En réalisant un tour d’horizon de ces enjeux, la publication du rapport Bothorel marque une rupture de temporalité. À la suite de sa publication, la circulaire du premier ministre du 27 avril 2021 a concrétisé cette ambition en fixant à chaque ministère l’objectif de définir pour l'année 2021 les fondements d'une politique de la donnée, des algorithmes et des codes sources.

Trois leviers nous apparaissent dans ce contexte prioritaire pour nourrir ces réflexions. 

En premier lieu, une réflexion doit être menée sur la consolidation du patrimoine de données publiques, dont le grand morcellement freine aujourd’hui son exploitation à grande échelle. Concrètement, il s’agit de pouvoir collecter des données issues de systèmes hétérogènes, d’industrialiser les circuits de remontées et d’en assurer la gouvernance pour garantir la mise en qualité et l’interopérabilité. 

Ensuite, la puissance publique doit se mettre en situation d’explorer de nouveaux modèles de partage, au-delà de la frontière hermétique entre la donnée propriétaire et inaccessible et le monde de l’open data. Le concept de Hub, que connait ces dernières années la France, permet notamment d’orchestrer le partage de données en apportant les garanties de gouvernances et de sécurité requises. 

Enfin, il faut rappeler que la valeur des jeux de données ne se réalise que dans l’usage. À ce titre, une réflexion plus systémique sur l’identification des cas d’usages attendus sera de nature à dynamiser et à redonner du sens au partage. La concrétisation de cette valeur nécessitera de réussir le défi du « passage à l’échelle », dans un contexte où la majeure partie des projets reste aujourd’hui restreinte au stade de l’expérimentation. 

Chacun de ces champs constituent donc autant d’opportunités à explorer sur lesquelles nous sommes convaincus que la puissance publique peut agir sans tarder, et dessiner, au-delà de l’open data, une nouvelle ère dans la transformation de l’action publique par la donnée.


 

Pierre Demeulemeester
Vice President, AI Strategy & Transformation chez Capgemini Invent

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